Un des trucs les plus énervant en dessin, c’est de se louper en traçant une ligne. Tout se passait si bien, et BIM ! un traits qui part en sucette met tout par terre. Smiley triste…

Il faut dire que le dessin est avant tout une affaire de précision et de maîtrise de la main. Et une erreur courante quand on est débutant (et que j’ai fait aussi, et j’ai même pas honte) c’est de partir tête baissée dans une illu sans vraiment maitriser sa main. En vrai, ce n’est pas une si mauvaise chose : on a pas besoin de tout savoir faire pour prendre du plaisir. Mais si on veut aller plus loin et faire de « ouf guedin », il faut commencer par le début.

Principe

Simple : Sur une grande feuille, je dessine une grande ligne droite, et je repasse dessus au moins 7 fois avant de recommencer sur une autre ligne. Basique.

Il faut chercher à varier le sens et la direction des lignes, pour identifier les plus difficiles. Pensez aussi à visualiser le point d’arrivée, ça aide.

Passez 10 min max sur cet exo, surtout au début parce que c’est un exercice fatiguant pour le bras. L’idéal est de le refaire régulièrement, voire quotidiennement. Il faut le voir comme les gammes d’un pianiste : la précision ne s’acquiert qu’avec la pratique. On peut préférer pratiquer en dessinant des objets, et c’est vrai que ça fonctionne. Mais on est parasité par les objets en question, et être un peu moins concentré sur le trait.

Lever le coude en dessinant les lignes : C’est difficile parce qu’on a l’habitude d’écrire avec le coude plaqué sur la table. En s’entraînant le coude en l’air, on évite les mouvements du poignet et on augmente l’amplitude des mouvements.

Ce qu’on peut tirer de cet exercice

  • Augmenter la précision dans le dessin des lignes
  • Maîtriser la souplesse du bras
  • S’entraîner à la concentration et à la discipline
  • Se préparer pour les exercices de perspective, où on a besoin de lignes droites

Ce que j’ai remarqué

Le premier point important c’est de visualiser son point d’arrivée. C’est juste plus facile de faire une ligne si vous pouvez voir son futur emplacement, même si ça demande de modifier la position du bras. Et de lever le coude (on y coupe pas).

Second point : pour moi, il y a 3 types de mouvements différents, qui dépendent du coté où vous tenez votre crayon. Je suis droitière, je parle pour les droitiers, mais j’imagine que c’est l’inverse pour un gaucher.

  • Le mouvement latéral, le plus simple. Toutes les directions proches sont relativement faciles à faire, quel que soit le sens, gauche-droite ou droite-gauche. Dans ces mouvements, lever le coude permet d’éviter de pivoter autour de lui et de dessiner une ligne courbe.
  • Le mouvement tiré, je l’ai trouvé un peu plus dur, il faut juste faire attention à regarder le point d’arrivée.
  • Le mouvement poussé, le moins instinctif pour moi, et qui m’a obligé à repenser la position de mon bras.

La position du poignet a aussi une grande importance pour placer le crayon de manière à ne pas abimer la pointe.

C’est vrai qu’avec un crayon de papier ce n’est pas très grave, mais avec un pinceau, une plume ou même un feutre, ça peut devenir important, parce que l’inclinaison et la direction de l’outil changeront son comportement et la fluidité du mouvement.

C’est sûr, ce n’est pas un exercice très funky, et les résultats ne sont ni très beaux ni valorisant. Mais soyez-en sûr : à long terme on s’améliore, et ça impacte tout le reste. Et que sont 10 min sur une journée ?

Les variantes

J’ai fait cet exercice plusieurs fois, et au fur et à mesure j’ai trouvé d’autres contraintes pour l’enrichir :

Faire tous les angles : commencer par une ligne et tourner progressivement autour d’un point au centre de la feuille. Notez les angles les plus difficiles pour pouvoir insister dessus.

S’entraîner à faire des traits bien droits : dessiner une première ligne à la règle avant de faire l’exercice. On peut aussi utiliser la règle plutôt après l’exercice, pour vérification.

Trouver sa position fétiche pour dessiner : scotcher la feuille à la table, pour qu’elle reste bien à la même place. C’est à moi de trouver la position du bras la plus adéquat pour dessiner dans toutes les directions. L’intérêt est aussi de préserver l’orientation du dessin.

Augmenter la rapidité : faire plusieurs fois l’exercice avec des lignes très rapides, puis diminuer progressivement jusqu’à ce que ça redevienne simple quelle que soit la direction.

Tester un nouvel outil : c’est l’exercice type pour s’approprier un nouvel outil, de la plume à la tablette graphique, et passant par le pinceau.

Allez plus loin : Trouvez vos propres variations qui répondent à un besoin ou à une difficulté. Et partagez-les en commentaire !

En conclusion

Finalement, cet exercice très simple m’a donné beaucoup à réfléchir, et je pense qu’il y a encore quelques astuces à découvrir. Le bénéfice vient vraiment de la répétition, et déjà au bout d’une semaine je sentais la différence dans ma manière de positionner ma main et mon bras. Je mets cet exo dans la liste des « bonnes routines », à refaire régulièrement.